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Journal des débats politiques et littéraires, 30 novembre 1843

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Journal des débats politiques et littéraires
30 novembre 1843


Extrait du journal

Le moment d'ouvrir la session approche, et l'on demande ce que le gouvernement compte donner à faire aux Chambres. Il nous semble que la réponse à cette question est bien facile. On oublie donc que la Chambre des Députés, particulièrement, est déjà saisie d'un grand nonibre de projets de loi sur les questions les plus graves et les plus délicates! Ces projets de loi n'ont pas pu être discutés dans le cours de la dernière session; mais ils sont tout prêts pour la discussion; ils ont subi les épreuves préliminaires du renvoi dans les bureaux, de l'examen.dans le sein d'une commission, d'un rapport; en un mot, il ne reste plus qu'à les sou mettre à la délibération publique, et, dès l'ouverture de la session, aussitôt l'Adresse votée, la Chambre sera libre de se mettre sérieusement à l'ouvrage. L'aimée dernière on reprochait au gouvernement d'accabler lai Chambre de projets de loi, et àla Chambre de ne rien faire. L'un et l'autre de ces reproches étaient également injustes. Le gouvernement présentait d'avance ses pro jets , afin que la Chambre eût le loisir de les examiner mûrement, et la Chambre préparait dans ses bureaux et dans ses commissions la matière de plusieurs sessions S eut-être. Il n'y a donc pas eu de temps perdu l'année ernière, et il n'y en aura pas cette ànnee, si l'Opposition veut bien ne pas entraver par ses stériles propositions les travaux réels et sérieux de la Chambre. Quant à ces projets de loi dont on semble ne tenir aucun compte, il nous suffira, pour faire juger de leur importance, de citer: le projet de loi sur les patentes, le projet de loi sur la réforme des prisons, le projet de loi sur la question si grave du recrutement, sans compter la Question des chemins de fer qu'il faut pourtant achever e résoudre, et la question de l'enseignement secondaire qui donnera, certainement lieu à là présentation d'un nouveau projet de loi. Est-ce qu'il n'y a pas là de quoi occuper les deux Chambres pendant une session tout entière? Ou bien trouve-t on ces questions trop petites? Ce qu'on attend du ministère, est-ce un plan pour la réforme générale de la société? Nous sommes obligés d'avouer que le ministère, selon toutes les apparences, n'a rien de pareil à présenter aux Chambres. Mais 3uand il ne sortirait de la session qui va s'ouvrir que eux ou trois des lois que nous venons d'indiquer, une bonne loi sur le recrutement par exemple, ou sur la réforme des prisons , la loi des patentes ou la loi sur l'enseignement secondaire, ce serait encore une session bien remplie. Le progrès va très vite dans certaines imaginations; il ne leur faut que le temps d'inventer une idée quelconque et de la jeter .sur le papier ; mais, outré le choix à faire entre les idées qui ne sont bonnes le plus souvent que sous la plume de ceux qui les in ventent, le gouvernement a encore à s'occuper des moyens d'exécution, de l'opportunité du moment, et d'une foule de circonstances dont les novateurs ne s'in quiètent guère. Le progrès n'est pas tout ce qu'on peut rêver, mais ce qui est possible et faisable. (,Q __ Nous ne savons pas d'ailleurs quel rôle jouera Ja politique dans cette nouvelle session. Nous ne pouvons aire qu'une chose, c'est que la position du gouverne ment nous paraît bonne. L'Opposition elle-même est forcée de convenir que jamais le pays n'a été plus calme. Toutes les grandes questions sont, pour le mo ment au moins, résolues soit au dedans, soit au dehors. L'Opposition sera-t-elle assez sage pour renoncer à ses éternelles propositions de réforme électorale, et pour épargner à la Chambre l'ennui d'entendre toujours les mêmes déclamations? Nous le désirons plus que nous ne l'espérons. Quelque terrain, au surplus, que choi sisse l'Opposition, celui de la politique ou celui des affaires, nous l'y attendons tranquillement....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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