Extrait du journal

PENDENTIFS DE M. GÉRARD. Nous avons déjà parlé plusieùrs'fois,avec les éloges qu'elles méritent, des vastes compositions exécutées au Panthéon par M. Gérard. Les échafaudages Çui les cachaient vien nent d'être enlevées : on peut se rendre à présent compte de leur effet. . , L'ensemble .en est riche, imposant, majestueux. Conçus dans une pensée qu'indiquait la destination de l'édifice, les pendentifs sont comme un poème en quatre chants, en l'honneur du grand citoyen quel qu'il soit, que son génie , de belles actions ou d'éclatans services, conduisent au Pan théon. La Mort le saisit au milieu de sa carrière, la Patrie le pleure, la Justice force l'Envie à respecter ses cendres, et la Gloire le présente à l'lmmortalité qui l'attend ; tels sont les quatre sujets qu'a fécondés la brillante imagination de l'artiste. Ces pendentifs ont chacun vingt-quatre pieds de hauteur. Quels hommes étaient donc ceux qui remplissaient poétiquement de si vastes pages au déclin de leur vie ! De ces quatre tableaux, celui où la Patrie en deuil dé pose des couronnes sur un tombeau nous paraît pour la couleur, l'effet,, le style , l'air et l'espace, le plus digne en tout du grand maître. On retrouve dans la manière dont il a su personnifier la Vanité, l'Artifice, la Calomnie, aux deux côtés du troisième tableau, tout ce que M. Gérard avait de lin,'de vif et d'ingénieux dans l'esprit. L'idée de représenter là Mort sous lés traits d'une belle femme au regard fixe, àu teint livide, et le front ceint d'une cou ronne d'airain, est grande, noble, antique. C'est une belle mort en effet que celle qui conduit à la gloire....