Extrait du journal

La Croix de Guerre. A plusieurs reprises nous avons été saisis des doléances dé familles en deuil qui se plaignaient de ne point recevoir la Croix de Guerre que leur cher disparu s'était acquise par sa vaillance et qui constitue pour les siens la glorieuse consécration de son héroïsme et de son sacrifice. En fait, cette remise a lieu soit dans la solennité militaire - des prises d'armes, soit directement au domi cile des parents du défunt, parles soins de la gendarmerie ; mais, pour des causes que nous ignorons, elle se lait avec de telles lenteurs que les intéressés se sentent bles sés dans leurs sentiments les plus chers par un retard qu'ils imputent à l'inertie et à l'indifférence. Ilie.r encore, nous recevions une plainte attristée de cette sorte. Elle émane de la mère d'un officier tué à l'en nemi devant . Verdun et cité à l'ordre du jour le 2" mars dernier. A sa ré clamation, et comme si l'autorité militaire n'avait à prendre aucune initiative, il lui fut répondu que la Croix de Guerre n'est donnée aux parents que s'ils le demandent et qu'elle eût donc à faire celle démarche en fournissant l'original de l'ordre du jour concernant son fils. Un pareil procédé est vraiment à peine concevable. Comme l'écrit notre correspondante, qui entend moins encore se plaindre pour elle-même que se faire l'interprète des nombreuses familles qu'elle sait être dans le même cas, « la France devrait payer de suite ce qu'elle doit à ses glorieux martyrs et on ne devrait pas être obligé de réclamer pour eux. C'est imposer aux mères une douleur de plus ». Nous nous faisons volontiers l'écho de ces...