Extrait du journal

La terreur, écrit-on de Dublin, est à son comble ; on conduit chaque jour dans les prisons beaucoup de gens accusés de conspiration. Les habitans sont sous les baïon nettes d’une soldatesque insolente , qui , pour les moindres prétextes , fusille indistinctement les malheureux qu’on soupçonne du parti des deffenders. Il suffit d’être plus de trois personnes réunies , pour être dispersés à coups de fusils. Ce régime militairement exécrable , effraie , com prime , atterre toutes les âmes. Les opérations commer ciales sont suspendues , les routes sont couvertes de fuyards , les ateliers sont déserts , les ouvriers désertent par centaines; et pour comble de misère, l’hiver arrive , ce qui jette par-tout la consternation. Non , cet état du choses ne saurait durer. Les tyrans n'ont qu’un teins , et la justice divine, toute lente qu’elle est à frapper , finira par les atteindre....