Extrait du journal
Marie-Thérèee dé France. (Fin. — Voir le numéro d'hier.) Dans ce même temps, la France, qui changes» peu de caractère changeait au moins encore de gouver nement. Aux grandes guerres d'Italie, aux glorieuses aventures de FEgypte avaient succédé les revers au dehors, le désordre et le trouble au dedans. Le Di rectoire tomba sous le mépris, comme la Convention était tombée sous la haine. Du sein du désordre un pouvoir s’éleva, pouvoir de transition d’abord, et presqu’aussitôt après, gouvernement plein de force parce qu’il était plein de volonté. Le Consulat rendit à notre pays étonné quelque chose de sa foi, beaucoup de son ardeur, le respect que les autres nations lui doivent et le respect qu’il se doit à lui-même. La paix arriva ramenée par la victoire : des plaies se fermè rent, des intérêts nouveaux furent créés. La France plus tranquille perdit beaucoup de ces souvenirs qui ne sont durables que devant le trône de Dieu (1). De longues années commencèrent où la nation à qui Ton rendait des lois, une industrie et des mœurs, n’écouta plus que le bruit des combats et des con quêtes. Quand j’aurai appris qu’une nation peut vivre sans pain, disait habilement Napoléon, je croirai que la nôtre peut vivre sans gloire (2). Le Consulat fit place à l’Empire. L’Empire grandit dans des fêtes où les Rois de l’Europe venaient rendre hommage à la France. Lu mémoire des jours anciens devint moins reconnaissante ; à peine quelques cœurs plus chauds et quelques affections plus fidèles suivirent-ils au loin, du regard, les Princes errants sur la terre étrangère et portant de Mittauà Warsovie quise fermèrent pour eux, de Courlande en Angleterre où ils purent enfin reposer leur tète, leur existence illustrée par le malheur et leur magnanime infortune. Madame la Duchesse d’Angoulême avait retrouvé un père dans le Roi, un Fidèle et tendre ami dans son époux ; elle passa près d’eux ce long temps d’épreuves, écoulant avec eux et comme eux les bruits et les vonts qui venaient de la France, demandant aux événements d’incertaines espérances, et, quand la guerre amenait en Angleterre nos prisonniers malheureux, leur envoyant en secret et sans se nommer, tout ce que son ingénieuse charité pouvait se dérober à ellemême. Douze années se passèrent ainsi. Il s’était rencontré jadis sur le trône un homme qui avait dit : « J’ai été bien aise que la justice m’ouvrit la porte de la gloire ; mais l'honneur et le bien public doivent seuls nous conduire dans le danger, car nous ne pouvons rechercher la renommée aux dépens du (I) F.cclésiaste, ÎJO ch. 18, 1 W O’Mcara, T. 1,...
À propos
Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.
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