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Journal des villes et des campagnes, 8 juillet 1848

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Journal des villes et des campagnes
8 juillet 1848


Extrait du journal

> rues Saint-Louis-en-l’Ile, des Deux-Ponts, le pont Marie, le quai de la Grève, le pont Notre-Dame, le quai aux Fleurs, les rues de la Barillerie, du Marché-Neuf et de Notre-Dame, et est entré à l’é glise métropolitaine par la place du Parvis à onze heures environ. Les personnes étrangères au cor tège n’ont pu être admises dans l’église. L’office des morts a commencé; les chants en étaient si tristes, si mélancoliques, que chaque fidèle portait la main à ses yeux pour en essuyer une larme. Alexis Dupont en a chanté tous les solos avec sa voix douce et sympathique. Après la messe, il y a eu cinq absoutes, aux quelles ont pris part la plupart des fidèles. Le corps de l’archevêque restera exposé sous le dôme du catafalque jusqu’après vêpres. Quand ces dernières prières seront montées vers Dieu, on descendra le martyr dans les caveaux où re posent les archevêques de Paris. La place qu’occupait Mgr AfTre pendant les saints offices a été recouverte d’un voile noir à larmes d’argent. La presse est unanime pour payer un tribut d’hommages et de regrets au grand homme, à l’illustre écrivain que Dieu vient de rappeler à lui. Le plus bel éloge de M. de Chateaubriand, est dans cette unanimité, qui nous touche sans nous étonner. Plusieurs journaux qui ont suivi cependant depuis plus de trente ans une autre ligne politique que celle de ce fidèle serviteur de la royauté, se plaisent à lui rendre cette jus tice que jamais il n’avait séparé dans son cœur le culte de la monarchie et celui de la liberté. Chaque fois que M. de Chateaubriand a cru les libertés publiques menacées, il est venu les cou vrir de sa puissante parole. S’il manquait une gloire à cette noble vie de chrétien, de poète, d’homme d’état, et de citoyen, l’ombre de Cha teaubriand la trouverait aujourd’hui dans les lignes suivantes qui surpassent peut-être tout ce qui a été écrit depuis trois mois, de plus insolent, de plus odieux et de plus ignoble. « Chateaubriand est enterré comme un héros par tous les tartufes du siècle. Il y aura concours d’eunuques à son enterrement, » L’honneur de cette courte oraison funèbre appartient à la Réforme. Les journaux annoncent encore aujourd’hui qu’il a été distribué dans la garde mobile plu sieurs décorations de la légion-d’honneur. juste...

À propos

Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.

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