Extrait du journal

VINGT MOIS 00 LA RÉVOLUTION ET LE PARTI RÉVOLUTIONNAIRE. Le titre de cet ouvrage de M. de Salvandy exige tout d’abord quelques mots d’explica tions à cause de la confusion de dates qu’il pourrait naturellement entraîner dans l’esprit de beaucoup de lecteurs. Notre pauvre France, depuis plus d’un demi siècle, a subi tant de révolut'ons et de partis révolutionnaires, qu’il faut bien dire à laquelle de ces révolutions nous avons affaire, et s’expliquer sur la question de savoir à quel parti révolutionnaire reviennent de droit les vingt mois dont il s’agit. Cela devient d’autant plus indispensable que nous venons de clore à peine la même période glorieuse de la révolution de février. Or, la publication de M. Salvandi.qui a paru aujourd’hui même, est une réimpression d’un ouvrage du même auteur, qui remonte à 1832, et dont l’édition était entièrement épuisée. C’est dire clairement que la révolution, ici en cause, est celle de juillet; mais ce qu’il y a de piquant, c’est qu'après de nombreuses années écoulées, l’écrit de M. Salvandy est redevenu un ouvrage de circonstance, sur lequel d’ail leurs bous nous proposons de revenir. Car, comme l’a dit fort bien l'honorable auteur, « le temps et les révolutions ont passé sans rien changer à la pensée d’union qui fait la base de mon livre. » Le temps et les révolutions n’ont fait, au contraire, que leur donner une éclatante consécration ; car la pensée d’union que rêvait en 1831 M. de Salvandy n’était pas réalisable, tandis qu’aujourd’hui elle est réali sée. Et c’est là justement ce qui fait du nouvel à propos du vieux livre quelque chose de provi dentiel. Voici la préface nouvelle au livre de M. de Salvandy ; nous la reproduisons littéralement, sauf quelques lignes du préambule qui n’ont pas une liaison indispensable avec ce morceau plein d’intérêt : « On a vu un grand gouvernement emporté par une révolution de place publique restreinte, sou daine et absolue comme une révolution de pa lais; un grand prince renversé du trône après un long et grand règne, en deux heures, par un simple trouble de sa capitale, avec une de ces ‘ jeunes et fortes familles qui formaient des appi |s...