Extrait du journal

gouvernement à l’armement des gardes civiques. 1 Dès cinq heures du soir, plus de 4,000 personnes étaient réunies sous les fenêtres du palais occupé par le général Sproni, gouverneur de la ville. M. Sproni, qui a été appelé à grands cris par la foule, ne s’est rendu qu avec hésitation à cette invitation. Quand il s est enfin montré au balcon et qu’il a voulu parler, sa voix a été couverte par les huées et les sifflets, par les cris : A bas Sproni! mort à Sproni ! nous ne voulons plus de vous ! partez ! vive Guerrazzi! etc. Des carabiniers à cheval, commandés pour faire évacuer la place, se sont retirés devant le nombre des émeutiers, insultés par des huées et des sifflets. Le gouverneur a cru devoir proposer au peuple de faire venir l’avocat Guerrazzi, le chef présumé de l’émeute. Alors on a vu bientôt paraître sur le bal con, auprès du gouverneur, M. Guerrazzi, lequel a dit au peuple les efforts du gouvernement pour armer la garde civique, et lui a promis qu'il allait dresser, d’accord avec le gouverneur, une liste d’individus qui formeraient une commission avec laquelle le lendemain, à I’Holel-de-Ville, des me sures seraient prises pour satisfaire l’opinion publi que. Le premier nom porté sur cette liste a été celui de l'avocat Guerrazzi. Un enthousiasme général a accueilli ce nom quand il a été prononcé. Trois ou quatre autres noms ont également obtenu l’ap probation du peuple. Dix autres ont été hués et repoussés. De telles démonstrations sont déplorables ; mais ce qui est fteut-vtre plus déplorable encore, ce sont des concessions ainsi faites par l’autorité du haut d'un balcon à la foule ameutée....