Extrait du journal

(Ste Agnès, vierge et marlyre, 4« siècle.) 1703. Martyre du roi Louis XVI. . C'est le plus beau spec tacle qu'il soit donné à l'homme de voir, spectacle que les phi losophes anciens jugeaient digne de la Divinité elle-même. Mais ici ce n’était point un homme privé que ses hautes ver tus garantissaient de la plus grande des ignominies, celle de mourir de la mort des scélérats. Ali ! c’était le père de la patrie qui venait avec une résignation religieuse déposer sur un écha faud les derniers lambeaux de sa triste couronne; qui venait, à son heure suprême, prier le maître souverain des peuples et des rois d'agréer le sacrifice de sa vie en expiation du parricide et des égarements du peuple qui lui fut confié : c’était la royauté elle-même qui, restée pure et sans tache, se glorifiait de son inévitable résurrection , puisque nul crime , nul excès ne pouvait lui être attribué. Le prince magnanime monta sur l’échafaud. On le vit se tourner vers son peuple pour lui adresser ces paroles de par don qui reposaient au fond de son cœur paternel, et qu’il avait déjà consignées dans son testament de mort, monument su blime de la plus sublime clémence, puisqu’elle embrassait à la fois le passé et l’avenir. Le prince avait les mains liées derrière le dos, ainsi que le plus vil des scélérats, car aucun genre d’humiliation ne lui avait été épargné ; mais il était encor 3 roi pour pardonner, et il n'était plus qu’un homme pour souffrir avec douceur tous les outrages, pour répéter avant de mourir qu’il était innocent et comme roi et comme homme, un satellite de cette ombrageuse tyrannie, à qui tout pouvoir était donné pour éprouver les bons, ordonne aussitôt un roulement de taon ours, et le voix de Louis se perd dans ce bruit sacrilège. Ainsi donc ils firent tout ce qu’ils purent ponr éloigner d’eux le pardon, pour rester à jamais sous le poids de l’auathème. Ballancue....