Extrait du journal

ses, a dù adresser cet avertissement à la cham bre. o Si la France peut se contenter d’un rang trèssecondaire parmi les nations maritimes du monde , qu’elle reste dans celle situation qu’on lui a faite; mais si elle veut rester grande et forte, si elle veut garder le rang élevé qu’elle a toujours occupé, qu’elle sache s’imposer quelques sacrifices ; car , nous le disons avec l’expression du regret et de la vérité, rester dans la situation où nous sommes, c'est se condamner volontairement à la faiblesse cl à l’impuissance. » De 1857 à 1815, la décadence de notre ma rine a été si rapide que l’effectif a diminué de 1 vaisseaux et de 15 frégates; et les bois de construction manquent dans nos ports, et nos arsenaux sont, en quelque sorte, dénués d’approvisionm mens ! Pourquoi celte situation déplorable? En moins de vingt ans, le budget de la marine a été doublé, et les plus fortes augmentations se placent dans celte période de 1857 à 1815.' que signale l’effrayante diminution de notre maté riel maritime. Et notez que celte diminution n’est pas involontaire ; elle accuse une pensée immuable. Sous M. Guizot comme sous M. Thiers, on veut que la France renonce à être une grande puissance maritime et abmdonn l’empire des mers à l’Angleterre. Quel sacrifice pourrait-on faire encore à l’enlentc cordiale! Au budget de la marine a succédé le budget de l’instruction publique. M. Lambert a trouvé moyen de montrer sa bienveillance à l’égard du clergé. C’est un censeur infatigable. Mais ses insinuations ne sont pas mieux fondées que s s hostilités ouvertes. Depuis long-tems, on nous promet de réta blir l’équilibre entre les dépenses et les recet tes ; cette pratique de l’économie privée de vrait être admise, en effet, pour l’administra tion publique. Mais , sauf quelques doléances banales et impuissantes, on marche toujours à l’aventure. Ne serait-il pas d’une sage pré vision de voter d’abord les recettes, afin qu’elles pussent servir de base à l’évaluation des dépenses? Il parait que cette manière de procéder est trop naturelle. On vote d’abord les dépenses, un milliard et demi, comme cette année encore ; et cet argent devant se trou ver quelque part, c’est aux contribuables qu’oit l’arrache....