Extrait du journal

Le ministère ne s’est pas fait faute au cours de la période électorale, on le sait, do déclarer dans des affiches publiques que les bruits de guerre prochaine, répan dus par les journaux et par les candidats indépendants, étaient faux. Aujouri’hui qu’on expédie sans trêve des troupes en Afrique et que nous avons la guerre de Tunisie sur les bras, le gouvernement et les préfets, s’ils peuvent être embarrassés de quelque chose, doivent être mal à l’aise. Aus-i les opportunistes, qui sont gens fort versés dans l’art du «distinguo». s’évertuent-ils à justifier la conduite pas sée des ministres et des préfets, et à dé montrer qu’ils n’ont pas trompé le public. La Petite Gironde, journal opportuniste à un sou, fort répandu dans le Sud-Ouest, nous fournit un modèle de ces tartuferies. Quand les préfets, nous dit-elle dans un de ses derniers numéros, dêmentaieutque la France fût menacée d’une guerre, ils parlaient d’une guerre européenne et ne faisaient nulle allusion aux combats de Tunisie ou d’Oran. « Le pays, conclut-elle hardiment, n’a donc pas été trompé quend les préfets ont démenti les bruits de guerre, parce qu’il savait très bien que c’était d’uweguerre en Europe qu’ils vou laient parler. » Et voilà pourtant le parti qui accuse ses adversaires d’hypoensie !...