Extrait du journal

I thollque de la Grande-Bretagne, afin de convoquer une assemblée à Londres. Ce meeting aurait pour objet de dénoncer au monde chrétien et civilisé le système de persécutions suivi par le gouvernement russe. Les smamités de toutes les opinions libérales seraient invitées à prendre part à cette manifestation. On ne saurait trop applaudir à la pensée de ce meeting. Mais les orateurs auront-ils la prudence de contenir leurs émotions, même les plus légitime^? S’ils s’y laissent entraîner, n’auront-ils pas à crain dre d’avoir tenté des efforts inutiles, dangereux peutêtre pour les infortunés qu’ils veulent couvrir de leur patronage? Un vœu exprimé sans passion, avec toute la dignité que comporte un si douloureux sujet, se rait pour les persécuteurs une leçon significative, en leur montrant que l'Europe a les regards fixés suc eux. La chambre des députés, qui avait adopté samedi le principe de la proposition de M. de Givré1, consis tant à substituer au droit par tête de bétail le droit au poids, s’est efforcée aujourd’hui de prévoir et de ré gler , par des amendemens, les difficultés que cette modification pourrait amener. Au milieu du confus débat qui a eu lieu à ce sujet, on a encore fait valoir l’intérêt des classes populaires. C’est un sujet grave, en effet La consommation de la viande, depuis cinquante ans, a diminué dans des proportions considérables. M. Berryer l’a établi le premier dans cette discussion. et les Débats n’ont point hésité à confirmer les chiffres de cet orateur. Oui, avant 1789, la consommation de la viande était supérieure de 50 pour 100 à ce qu'elle est au jourd’hui. « Sous le rapport de la subsistance alimen taire par excellence, la viande, disent les Débats , le peuple est moins heureux qu’avant la révolution » Qu'a donc fait la révolution , si prodigue de belles promesses en faveur du peuple ? « La condition de ce dernier s’est améliorée, » dit la feuille ministérielle. Sous certains rapports, nous le voulons bien ; encore cela mériterait-il d’être discuté; mais elle n’a pas songé à lui rendre la viande plus accessible. Y parviendrat-on avec la proposition dont la chambre s’occupe en ce moment? On ne saurait avoir,quant à ce résultat, une espérance absolue. D’ailleurs, un peuple, comme l’individu, ne vit pas ' seulement d’une vie matérielle ; il a un sens moral qu’il faut cultiver et diriger vers le bien ; c’est la vie de l’ame qu'il faut ranimer en lui, au souille de la re ligion, par un enseignement qui ne recèle aucun danger. Nos législateurs voudront-ils en comprendre l’urgente nécessité ? Aujourd’hui, la commission du budget a pris des résolutions définitives sur les dépenses du ministère...