Extrait du journal
Toujours la persécution. Tous les jours de nouveaux actes nous rappellent, si nous étions tentés de l’oublier, que nous sommes dans un temps de persécution. Tantôt c’est le gouvernement qui frappe, d’autres fois ses agents prennent l’initiative, ou bien de simples particuliers donnent la mesure de la rage qui les anime. Il se rait inutile et même dangereux de se bercer d’illusions. L’Eglise et ses fidèles sont en butte à de cruelles attaques, et tout fait présumer qu’à moins d’événe ments imprévus le mouvement ne fera que s’accentuer. Voyons d’abord la part du gouverne ment. Le ministre de l’intérieur et des cultes vient d’interdire l’ouverture des cours dans le grand séminaire de Montauban. Déjà le 24 août dernier le petit séminaire du diocèse avait été l’objet d’une semblable rigueur. Le prétexte à ces deux mesures qui suspendent tout enseignement pour les futurs mi nistres des autels, c’est la présence d’un certain nombre de jésuites dans le per sonnel des professeurs. C’est ainsi que l’on foule encore une fois aux pieds les lois existantes qui permettent expres sément, comme il a été souvent dé montré, aux membres des communautés proscrites, d’exercer individuellement tous leurs droits de citoyen, notamment le droit d’enseigner, à la condition de se conformer aux règlements établis. Il semble que M. Constans rougisse de cet acte d’arbitraire, car, pour atté nuer sa responsabilité, il fait courir le bruit que l’évêque récemment nommé y a donné son assentiment. Cette insinua tion calomnieuse ne portera pas ses fruits. On s’attend d’un jour à l’autre à un démenti formel do Mgr Fiard, dont on vante les vertus sacerdotales. ' La petite ville de Mont-Dore vient d’être le théâtre d’un sacrilège qui s’est accompli en la présence et avec l’ap probation de plusieurs des autorités du pays. Une croix a été publiquement abattue. C’est avec l’autorisation, sinon for melle, au moins tacite de Léon Chabory, maire du Mont-Dore, que l’attentat a été commis, dit la Gazette d'Auvergne. Son ami Battut-Colosse, aidé de deux individus de son espèce, a enlevé la croix, l’a mutilée et en a jeté les frag ments sur un tas d’immondices. Ce Colosse avait été condamné l’année der nière, pour avoir déplacé la croix, à 2,000 francs de dommages-intérêts. Il avait fait appel de cette décision et, sans attendre l’arrêt de la cour, il a renou velé son sacrilège en l'aggravant. Voilà ô cas que les républicains font de la magistrature. Ce n’était point, qu’on e remarque bien, un emportement in dividuel. On affirme qu’un conseiller municipal et le commissaire de poice présidaient pour M. le maire à cet acte de vandalisme et d’impiété. Le commissaire montrait une attitude des plus révoltantes, menaçant tous ceux qui diraient un seul mot contre Colosse de les faire traduire en police correctionnelle ! Les deux principaux complices sont maçons de leur métier et entrepreneurs des travaux d’une église du voisinage. Voici maintenant le récit d’une lâche et odieuse agression contre un prêtre des plus vénérés. On écrit de Laon, à la date d’hier : Une tentative d'assassinat a été com mise, dans la nuit de mardi à mercredi dernier, sur la personne de M. le curé de Marly. Un mauvais sujet alla réveiller le digne prêtre, vers deux heures du matin, en le priant avec instance d’apporter l’extrêmeonction à son pore mourant. A peine M. l’abbé Roger fut-il sorti du presbytère que cet homme se jeta sur lui et le renversa par terre en le frappant avec fureur. Des voisins, accourus aux cris de la victime, eurent toute la peine du monde à délivrer leur vieux pasteur des étreintes de ce forcené.. L’un d’eux, parail-il, se rait grièvement blessé à la main, et M. le curé lui-même aurait l’épaule fracturée. La main de Dieu finit toujours par s’appesantir sur les auteurs de ces ac tes criminels. A défaut de châtiments exemplaires, ils sont en butte au mé pris de leurs concitoyens, parfois même ceux dont ils n’ont fait que suivre les suggestions les abandonnent sans ver gogne dans la détresse. La lettre sui vante que nous empruntons à la Souve raineté du peuple, de Toulouse, raconte la mésaventure d’un pauvre diable qui avait participé, à son corps défendant à une œuvre mauvaise....
À propos
Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.
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