Extrait du journal

Les Havrais ont offert hier un banquet à M. Antoine. On avait espéré qu’en présence de la froideur manifestée par le commerce de cette ville, l’exdéputé au Reichstag se serait abstenu d’y aller pérorer. Il n’en est rien : depuis qu’il est en France, il a été pris d’une intempérance déplorable de langage. M. de Bismarck vient de répondre à ses paroles par un acte. On sait que le chancelier est peu sympathique à l’Exposition ; aussi n’a-t-il pas manqué de saisir l’occasion que lui offrait bénévolement M. Antoine : on exige maintenant un passeport des étrangers qui sortent de l’Alsace. Voilà qui ne va guère encourager les voyages à Paris. La Gazette de Cologne consacre à cette question un article dont nous détachons cette phrase curieuse : « Le régime des passeports en vigueur à notre frontière du sud ne pourrait subir des modifications que dans le cas où la France serait disposée à inaugurer vis-à-vis de nous une attitude aussi bienveillante que l’a toujours été la nôtre vis-à-vis d’elle ! »...