Extrait du journal

L’hiver se passa donc sans que Thérèse Ligenet, assaillie de tourments, eût quitté Youville. A toute heure du jour le deuil lui semblait répandu dans l’air, à toute heure de la nuit un sursaut de peur nerveuse la jetait en bas de sa couche ; brouillards humides et aboiements do chiens dont son cœur de mère faisait des fantômes à son imagination malade. Et, cependant, il passait des rayons brillants et chauds à travers ces brumes, ces aboiements plaintifs de meutes lointaines avaient parfois la sonorité joyeuse d’une fanfare d’arrivée. Francis Noireaut prenait souvent le chemin du château, et, involontairement alors, la désolée se réjouissait d’un isolement qui le rapprochait d’elle....