Extrait du journal

Une détente parait s’être produite depuis deux jours dans les rapports entre l’Angleterre et la Turquie. Sir Charles Dilkc, interrogé sur ce point par M. Vomis, a nié que le gouvernement britannique eût adressé un ultimatum à la Porte, avec menace de rappeler son ambassadeur. D’autre part, le sous-secrétaire diktat au Foreign-Oilice a démenti que îles troupes turques aient été envoyées en Egypte, et il a confirmé que les détachements embarqués doivent s’arrêter à la Suda.Unc dépêche de Constantinople nous annonce que Dervich-Pacha, désigné pour commander le corps expéditionnaire ottoman, a suspendu son départ. En même temps, Saïd a promis à lord DulVerin qu’une proclamation serait lancée contre Arabi, et les journaux anglais nous renseignent même sur la procédure qui serait appliquée pour la promulgation de ce document. Un aviso turc précéderait le corps expéditionnaire et porterait en Egypte les ordres du sultan ; le débarquement n’aurait lieu que sur le refus d’Arabi de se soumettre aux injonctions de son maître. Enfin, dans la séance de la conférence qui a été tenue lundi, les délégués ottomans ont renouvelé d’une manière formelle l’adhésion de leur gouvernement aux termes de la note du 15 juillet. Tous ces faits, pris isolément, ne sont peut-être pas trèsprobants; mais, dans leur ensemble, ils indiquent chez la Turquie le désir d’éviter un conflit aigu avec la puissance anglaise, que les premières prétentions de Saïd et les exigences de lord Dulierin avaient pu faire appréhender. Il est probable que des conseils venus île Berlin et de Vienne ont inspiré les sentiments de sagesse et de prudence qui semblent actuellement triompher, à Constantinople, des velléités belliqueuses de ces derniers jours....