Extrait du journal

Il n’y a pas à se dissimuler que l’importance extraconstitutionnelle prise chez nous par M. Gambetta ne soit, à l’étranger, pour notre gouvernement, non pas un danger — le mot serait trop fort, — mais une difficulté ou un embarras. On répond, en effet, à ses déclarations pacifiques en lui opposant soit les paroles prononcées par M Gambetta, soit les bruits plus ou moins inexacts, les nouvelles plus ou moins fausses qui courent sur son compte. Pour toutes ces raisons, il est regrettable ou que M. Gambetta ne soit pas luimême en personne au pouvoir, — car alors il donnerait à l’étranger sur ses dispositions pacifiques des assurances absolument convaincantes, — ou qu’il ne se résigne pas, s’il ne veut pas exercer personnellement le pouvoir, à se renfermer étroitement et strictement dans son rôle constitutionnel. Nous avons insisté souvent, ici même, sur le tort que M. Gambetta faisait aux institutions, en s’obstinant à ne pas vouloir exercer personnellement le pouvoir et en abandonnant à des subalternes la direction de la majorité. Le tort qu’il fait au gouvernement, vis-à-vis de l’étranger, en perpétuant une situation si fausse, n’est pas moins grand et peut entraîner des conséquences plus graves encore....