Extrait du journal

Sérieusement parlant, à qui persuadera-t-on cette défection aussi incroyable qu’elle est impossible ? A qui.pcrsuader que l’homme qui, avant la révolution de juillet , était le conseil intime du duc d’Orléans; qui, pendant, triompha des répugnances du prince à prendre des mains de la nation la couronne constitutionnelle qu’elle venait d’arracher du front parjure de Charles X ; qui, après, a été des premiers à saluer de scs vœux la dynastie de info ; qui, sous le ministère Lafitte et sous le ministère Périer, est tant de fois monté à la tribune pour y foudroyer de sa vigoureuse éloquence l’émeute en permanence et marchant tête levée dans les rues et sur les places publiques ? à qui persuader enfin que le député qui s est si glorieusement associé , par ses discours et par ses votes , a tout ce qui a été tait par la chambre de 1831 ; que le président, qui plus d’une lois est descendu de son fauteuil pour venir, aux rosâtres, de sa parole vibrante , terrasser les arguties de l’opposition anti-dynastique et anticonstitutionnelle ; que iM. Dupin , puisqu’il faut le nommer, a renié ses convictions , ses principes et ses antécédents, a déserté toutes ses croyances et toutes ses amitiés pour se jeter à corps perdu dans les rangs de ceux qu’il a combattus et vaincus si souvent, dans les rangs de ceux qui ont cherché à déverser sur lui à pleines mains l’odieux et le ridicule?...