Extrait du journal

« On sait que l’une des principales fêtes célébrées par les catholiques en Portugal, est celle du Corpus-Chrisli, et, qu’à cette occasion, une grande procession a lieu , à laquelle assistent orordinairement le souverain et les grands du ro> aube. E11 conséquence, S. M. la Reine, accompagnée d’une partie de la noblesse et des grands officiers de l’état, suivit la procession de jeudi dernier. rL'out paraissait calme cl tranquille et le cortège était déjà rentré dans la cathédrale, lorsqu’au moment où la reine remontait dans sa voiture pour retourner au Palais, quelques cris séditieux et insultants, partis d'un groupe de 20 à 30 personnes, se liront entendre : des pierres furent lancées contre la voilure du ministre de la guerre, comte Bonlim, qui fut obligé de se réfugier dans l'église. M. Silva Carvalho et M. Costa Cabrai , chef de l'autorité civile, eurent beaucoup de peine à se préserver d’une grêle de pierres que faisaient pleuvoir sur eux les séditieux dont le nombre s’était accru. U11 individu s’approcha de la voiture du ministre, un poignard à la main ; mais un coup de pistolet parti de celle voiture éloigna la foule pendant quelques instants, ce qui permit au cocher de fouetter ses chevaux et de gagner promptement l’hôtel des Cardes, sur la Place Figucira, où MM. Silva Carvalho et Costa Cabrai se réfugièrent. Le vicomte Sada Randeira arriva assez à temps pour empêcher la populace de pénétrer de force dans l’hôtel des Gardes ; il exhorta les séditieux à se retirer paisiblement. Sa voix ne fut pas méconnue, des vivais et des applaudissements se tirent entendre. La tranquillité paraissait rétablie, lorsqu'un homme portant l'uniforme de garde national porta à S. Exe. un coup de hayonnette dans le côté. Cette blessure pouvait être mortelle ; mais les insignes dont était revêtu le général amortirent le coup. Chose étonnante ! personne ne songea à arrêter l’assassin, qui est généralement connu à Lisbonne. On assure que le comte Subserra et le marquis Fontaca ont été insultés. L’arrivée du 2e chasseurs sur le théâtre de l’émeute protégea la retraite de MM. Carvalho cl Cabrai jusqu’au château St-Gcorgcs, d’où ils se rendirent ensuite dans leur hôtel....