Extrait du journal

LYON. Nous en avons eu la prévision: les malheurs arrivés dans la nuit de dimanche a lundi s aux moulins stationnés devant la chaussée Perrauche , n’étaient que les avant-coureurs de désastres plus grands encore, i Dans la journée de mardi, l’administration ayant reçu l’avis que la débâcle de la rivière d’Ain était sur le point de s’opérer, des ordres ; furent donnés sur toute la ligne du Rhône, pour que chacun se tînt sur ses gardes. Entre dix et onze heures du soir , des coups de boîte , tirés des environs du pont Morand , annoncèrent que le moment fatal était arrivé, et le fleuve qui avait cru d’environ quatre pieds, amena tout-à-coup une grande quantité de glaces. Trois des moulins, amarrés , au faubourg St.-Clair, ont été coulés à fond ou jetés sur la rive et cor- I ribleraient mutilés. Depuis la jusqu’à Perruche, il ny a eu, grâce aux précautions prises , aucun accident grave ; et les ponts n’ont heureusement reçu aucun échec à ce commencement de débâcle; mais le long de la chaussée , tous les moulins et usines qui avaient, trois jours auparafant, été si cruellement maltraités , ont tous été entraînés par les .glaçons auxquels la rapidité du courant donnait une force extrême , et i ne se sont arrêtés qu’un peu avant la Mobilière ? dans un endroit où, | i .•tenus par.une grande quantité de glaces encore très-solides , ils se sont abîmés en se fracassant les uns contre les autres. Ce ne serait qu’à gnuud’peine et à grands frais qu’il serait possible d’en retirer quelquesuns: peut-être même se trouveraient-ils dans un état de délabrement tel qu’ils ne vaudraient pas l’argent dépensé pour les ramener à terre. Il ne reste plus en place que la moitié d’un moulin appartenant au sieur ftlurjat cl une partie de l’neige du sieur Villard , qui sont l’un et l’autre dans l’létal le plus pitoyable....