Extrait du journal

Un gouvernement n’a rien de grand à espérer de la nation qu’il commande, quelles que soient la richesse et la force de sa population , si elle est indifférente à son sort, si elle n'a point d'esprit public. Mais si le sentiment de la liberté y fait battre le cœur de ses habitas ; s’il v excite l’enthousiasme et la porte à se sacrifier pour elle , tout devient possible avec un pareil peuple. D’après cette vérité, l’autoritéqui veille aux destinées de la France n'aurait qu’à se faciliter en voyant ses céocreux citoyens former entre eux une association pour concourir , aux dépens de leur fortune et de leur vie , à la défense du territoire, si les violateurs de nos libertés cherchaient à ressaisir leur sceptre , et si les rois absolus osaient les aider dans cette audacieuse entreprise. Notre gouvernement devrait, en conséquence , seconder ces glorieux efforts, s’associer à ce dévouement patriotique et se mettre à la tête du mouvement. Loin de là , nos ministres s’effraient autant que nos ennemis de cette résolution sublime ; ils en témoignent hautement leur désapprobation; ils ordonnent à leurs préfets de ue pas y prêter leur appui, et, qui oserait le croire? imitant les ministres de Charles X qui menaçaient leurs agent de les destituer s’ils ne votaient pas conformément au choix qui leur serait imposé, ils menacent également les leurs de la même peine s’ils s’inscrivent au nombre des associés. . ....