Extrait du journal

LYON. DU JURY. M. Quiclet, le Moniteur et la Quotidienne. M. Quiclet , appelé par le sort à taire partie du jury de la cour d’assises de la Seine, a écrit au président qu’il s’abstiendrait de voter dans toutes les affaires où le verdict de culpabilité entraînerait contre l’accusé la flétrissure ou la mort ; parce que , suivant son opinion , ces deux peines devraient être bannies du code pénal. Le procédé de M. Quiclet, quelque purs que puissent être les motifs de son opinion , est plus qu’un manquement à ses devoirs de citoyen; c’est une offense grave à la loi. * Si son exemple était suivi, dit le Moniteur du 10 de ce mois, le coup » le plus fatal serait porté à l’institution du jury. Le jury, suivant le cas priée et la fluctuation des opinions particulières , serait ait une puissance »• qui empêcherait l’exécution de la loi. » Les réflexions du Moniteur sont pleines de sagesse , et tous les amis de l’ordre public et des lois s’empresseront d’y applaudir. Le jury ne doit connaître que du fait et en apprécier la moralité. Son omnipotence ne va pas au-delà ; il devient funeste et anar chique s’il mesure sa conviction sur la portée de sa déclaration affirmative, il s’érige en législateur et substitue, après s’être souillé d’un parjure, sa volonté à l’expression de la volonté générale....