Extrait du journal
On approuve beaucoup ici la conduite de lord Cochrane dans ses démêlés avec le général Saint-Martin , quoique le zèle de sa seigneurie pour le Chili, sa patrie adoptive, l’ait peut-être rendu trop prompt à censurer la conduite du général, et à. lui imputer de funestes desseins. Sa seigneurie a vu avec peine Saint-Martin s'arroger le tî Ire de protecteur du Pérou avec le commandement civil et militaire suprême de ce pays, tandis que ce général n avait dans le fait qu’une commission de commandant en chef de I ar mée chilienne. La froideur entre les deux chefs a augmenté, quand St-Martin s’est refusé à donner bataille aux troupes espagnoles sous les murs de Lima , quoique lord Cochrane 1 en pressât, comme un moyen certain de détruire en un jour toutes les forces -de l’ennemi. La capitulation de Callao conclue sans le concours de lord Cochrane, et la restitution des propriétés espagnoles, ont achevé d’envenimer la querelle. Par suite de ces événement, les équipages de la flotte chilienne , dont les interjetés avaient etc com plètement oubliés dans la capitulation, ont manifesté un esprit alarmant de mutinerie , et surtout les marins étrangers, qui. ne s’étalent enrôlés que dans l’espoir qu’on ferait à Callao une im mense capture d’argent. Ces équipages réclamèrent à grands cris les arrérages de solde qui étaient dus, et lord Cochrane se trouva forcé de les satisfaire , en disposant à cet effet de 1 argent qui avait clé placé sur les bâtiments de transport comme en un lieu de sû reté . tandis que les forces espagnoles se trouvaient près de la côte. Celle conduite était fort excusable sans doute, car la trésorerie de Lima aurait certainement «lu payer l’arriéré dû à la flotte, et cela pour le compte du gouvernement du Chili, qui a des sommes beaucoup plus considérables à réclamer de celui de Lima ; cepen dant lord Cochrane, pour tenir les équipages en activité, a en noyé une partie de son escadre à Valparaiso, et s’est rendu avec le reste dans le Guayaquil, afin de seconder, s’il était nécessaire, les opérations des forces colombiennes, ou bien étendre sa croi sière le long des côtes du Pérou, afin de s’emparer des frégates espagnoles la Prueba et la Venganza, que l’on disait avoir à bord une somme considérable en espèces. A tout événement, la pré sente de la flotte devant Callao n’était plus nécessaire , et diaprés le caractère connu du gouvernement chilien et celui du général Saint- Martin, on a tout lieu de croire que cette malheureuse que relie n’aura aucune influence nuisible sur la cause de l’indépenda nce , et qu’elle n’affaiblira en rien la bonne intelligence que 1a politique et les intérêts mutuels doivent faire subsister entre le Pérou et le Chili-...
À propos
Fondé en 1795 et dirigé par Jean-Antoine-Guillaume Bailleul, le Journal du commerce est un quotidien d’actualité économique et politique. Constamment poursuivi et condamné pour une succession d’articles d’esprit anti-chrétien ou antimonarchique, le journal devient peu après sa création un des plus importants journaux parisiens.
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