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L’Anticafard, puis : Poilus et Marie-Louise, 1 janvier 1915

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L’Anticafard, puis : Poilus et Marie-Louise
1 janvier 1915


Extrait du journal

nue le plus étincelant roman de cape et d’épée de la langue française : et tous ceux de la grande épopée, les braves des braves : Lanne, Lassalle, Murat, Brune, dont le cadavre épouvantait encore ses assassins : tous les cadets de Gascogne, tous les enfants d’Aquitaine, du Limousin, du Languedoc, du Roussillon et du Béarn, qui, au cours des âges n’ont jamais désespéré de la Patrie et sont allés aux plaines du Nord, routes des invasions, se dresser devant les Ger mains, toujours envahisseurs. Ils appor taient en eux-mêmes, sous un climat plus pâle, le rellet du chaud soleil méridional, qui reparaissait dans l’éclat de leur xœrbe, sonore et le cercle éblouissant de leurs épées : Gardiens de la tradition gauloise qui mêle à l’amour des batailles au grand ciel, le goût de la parole ailée. Et tous ces souvehirs anciens, confus ou distincts, remontent aux jeunes cerveaux de ceux qui leur succèdent, le môme régi ment réunit des (ils de toutes ces terres de l’heureuse Aquitaine, aux collines fertiles, aux montagnes ensoleillées, où. depuis des temps très anciens, jamais l’étranger n’est venu mêler le sang germain à la souche celto-latine ; où la terre de France a seule formé ces fils qui, eux, tant de fois, sont allés chevaucher aux terres lointaines de Flandre, d’Allemagne et d’Italie, à la suite de Gaston de Foix, de Montluc et de Turenne. C’est pourquoi nos Jeunes ardents, pleins de rêves, d’espoii’s et de victoire, lèvent haut leur front sous les étoiles, dont quelu’une, peut-être, marque, en passant, leur estin lumineux Dressant leur buste hors du parapet, pour mieux voir l’ennemi, fiers, vibrants, ils attendent l’aube heu reuse où on les conduira en avant, où un de leurs pays, Jolfre de Rivesaltes, Foch de Tarbes, Castelnau, qui leur a parlé le patois natal, écho musical des paroles du assé, leur dira enfin les mots qui mènent l’effort, au risque, au bout desquels se trouvent la victoire et sûrement, le devoir. Et peu à peu le ciel pâlit Tour à tour, dans le jour qui monte, la terre, les herbes et leurs fleurs reprennent les couleurs vi vantes des réalités du jour : cependant que vers le ciel, à chaque aurore, résonnent des villages lointains et des champs pro ches les chants des deux oiseaux, symboles de la Gaule: le coq, réveil leur sonore, qui chasse gaîment les rêveries de la nuit, le coq radieux dans la parade et le combat ; et, plus vif, le cri joyeux de l’alouette qui monte, vibrante, dans le ciel, vers le soleil ui se lève, cherchant au-dessus de la buée u matin, la lumière vigilante, encore, la lumière et toujours la lumière. Sergent C....

À propos

L'Anticafard est un journal poilu ayant paru en 1915 dans l'idée de relever le moral des troupes. À partir de son troisième numéro, il prend le titre Poilus et Marie-Louise, le deuxième terme faisant référence aux confidences que se racontaient entre eux les combattants. On y trouve de la poésie et des actualités de la vie au front.

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Données de classification
  • lassalle
  • foch
  • murat
  • montluc
  • jolfre
  • henri iv
  • france
  • italie
  • tarbes
  • allemagne
  • castelnau
  • lanne
  • roussillon
  • turenne
  • rivesaltes
  • artagnan