Extrait du journal

rine, représentant les ministres de la Défense Nationale, tandis que les tambours battaient « aux champs » et que les troupes présentaient les armes, un bel officier de légende s'avança à cheval. Vient-il de Fleurus ou de Valmy ? Il porte un haut bicorne empanaché. Son cheval caracole. Il est un de ces cent mille volontaires accourus au se cours de la Patrie en danger et qui la sauvèrent, dans un élan magnifique. Aujourd'hui, le voici qui passe, en tête des hussards et des fantassins en chapeau de feutre orné d'un plumet écarlate. La musique joue le Chant du Dé part. « La République nous appelle... Sachons vaincre ou sachons mourir !...» Ils surent mourir et vaincre. Gloire à eux ! Ils passent, et d'autres les suiventAux accents de la Marche Consu laire s'avancent les dragons en tuni que verte à revers rouges, casqués de cuivre étincelant, portant culotte blan che et hautes bottes noires, la poitrine barrée d'un baudrier de peau. 1804. — En tête viennent les sa peurs du génie. Le long et large ta blier de cuir blanc bat leurs genoux. Ils vont la hache sur l'épaule, cares sant de son fer le poil de leurs bon nets. Les voltigeurs... Les voltigeurs portent la culotte blanche et les guêtres noires, le shako à plumet rouge et blanc. Leurs man ches sont barrées de brisques. Ils ne grognent pas encore ; mais déjà ils se sont colletés cent fois avec la mort, les balles sont entrées à dix reprises dans leurs chairs, ils ont des balafres par tout le corps et leurs jambes ont gagné vingt batailles. ...et les grognards Mais quel est donc cet air étonnant qui rythme leur marche ? C'est l'Air des Bonnets à Poils. Et celui-ci, et ce lui-là, et cet autre, qui accompagne le défilé des dragons, des chasseurs...