Extrait du journal
Si on lui demandait ce qu’elle avait vu : Une bien jolie dame, velue d’une robe blanche, avec une ceinture bleue et des souliers jaunes, voilà sa réponse invaria ble. Elle ajoutait encore que le quinziéme jour la jolie dame lui exprimerait scs désirs. Or, le quinzième jour était jeudi dernier. De tous les poinls du département, de tintes les vallées, de toutes les montagnes, les curieUx étaient arrivés en foule â Lourdes, dans l’attente des révélations publi ques promises à Bernadette par la Reine des Cieux. Le matin, au point du jour, les alentours de la grotte offraient un aspect vraiment digne du miracle qui devait s’y accomplir : plus de dix mille personnes, la plupart étrangères, s’y étaient donné rendez-vous. La jeune tille n’a paru qu’â sept heures : soutenue par deux membres de sa famille, elle s’est avancée au milieu de cette immense multitude qui s’ouvrait de vant elle et s’agenouillait au cri de : Voilà la sainte, voilà la sainte. Elle s’est placée â l’entrée de la grotte, a allumé son cierge et récité le chapelet ; puis, sa figure s’est altérée comme les autres matins, elle a souri, esl entrée à genoux dans la grotte, a salué la foule qui attendait béante les arrêts du Ciel, a éteint son cierge et repris paisiblement la route de Lourdes. Nous laissons à deviner la mystification des dix mille pèlerins qui, après avoir cheminé toute la nuit, attendaient là depuis deux heures les révélations pruLa crédulité publique n’en a pas moins persisté à voir dans tous ces faits un miracle. Chacun a bâti sa petite histoire et, â l’heure qu’il est, on pourrait pres que faire un volume de toutes les anecdotes mises en circulation au sujet de l’enfant visionnaire. En voici quelques-unes .1° Une petite fille de Barèges, aveugle, aurait été apportée à Bernadette qui, après l’avoir embrassée ut caressée, loi aurait souillé sur les yeux et ceux-ci se seraient subitement ouverts â la lumière. 2° Une colombe aurait plané sur la tète de Berna dette pendant tout le temps qu’aurait duré son extase de jeudi. 3° Les eaux d’un ruisseau qu’elle devait traverser se seraient séparées pour la laisser passer à pied sec....
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
En savoir plus Données de classification - havas
- rousseau
- de ravignan
- aguesseau
- joly de fleury
- ravignan
- bellart
- paris
- lourdes
- val
- tarbes
- campan
- bour
- bordeaux
- bayonne
- la seine