Extrait du journal

A peine la Chambre a-t-elle repris la discussion des projets sur la laïcité, qu’elle va être obligée de l’interrompre pour aborder le problème financier. C’est qu'il est terriblement ardu ce problème finan cier et que l’accord ne règne pas précisé ment entre le Gouvernement et la Com mission des budgets. Alors que le premier, cédant aux injonc tions des conservateurs et des financiers, est partisan d'un gros emprunt, la seconde veut un emprunt réduit aux strictes dé penses exceptionnelles, les seules d’ailleurs qui cadrent avec le caractère spécial que doit toujours revêtir un emprunt. Aussi la Commission a-t-elle décidé de réduire à 900 millions l’emprunt de Un Milliard 300 Millions demandé par M. Dumont. C’est le décapiter des 400 mil lions du Maroc ni plus ni moins. Et en somme le raisonnement de la Commission du Budget est juste : l’occupation du Maroc nécessite des dépenses permanentes; c’est donc à des ressources permanentes qu’il faut les demander et non pas à un emprunt qui ne serait qu’un expédient pour l’exer cice 1914. Et M. Noulens. rapporteur général du budget écrit dans son rapport: Votre commission du budget, dès le pre mier moment, s’est déclarée prête à con sentir la totalité des ressources d’emprunt dont Je Gouvernement aurait besoin pour les dépenses justifiées de la défense natio nale; mais en même temps, elle a élevé des objections et des réserves contre l’idée d’affecter une partie de l’emprunt, d’une façon directe ou indirecte, aux dépenses ordinaires du budget de 1914 »...