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L’Espérance, 4 mai 1862

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L’Espérance
4 mai 1862


Extrait du journal

de secours mutuels qui, depuis six ans qu’elle existe, a déjà rendu de grands et signalés services et qui, grâce au dévoûment sans borne de tous les membres de son bureau, depuis le président jusqu’au simple visiteur, et grâce aussi à la bonne volonté de tous ses membres, fonctionne d’une manière remarquable sous tous les rapports. Et Si nous aimons à proclamer ce fait, c’est que nous pensons sérieusement que toutes les Sociétés de ce genre produisent les mêmes heureux et salutaires ré sultats. C’est donc l’historique de cette Société que nous al lons esquisser à grands traits. Cette tâche nous sera aussi facile qu’agréable, grâce à notre position qui nous a permis de suivre jour par jour toutes les phases de son existence, car tous les ans, depuis sa fondation, les membres qui la composent nous ont nommé, à l’unaniinité, leur secrétaire, en témoignage, sans doute, de tout l’intérêt que nous lui portons et du faible mais dévoué concours que nous prêtons à tout ce qui peut contribuer à son amélioration, à sa prospérité. La Société de secours mutuels, dite de St-Yinccntdc-Paul, a été instituée à Bourg le 1er juin 1835, en conformité du décret du 20 mars 1832 et d’un arrêté de M. le préfet de la Gironde en date du 27 décembre 1834. L’année de sa fondation, elle se composait d'une trentaine de membres ; elle en compte plus de deux cents aujourd'hui. Depuis sa fondation jusqu’à ce jour ses recettes se sont élevées, avec les secours accordés par le gouver nement, à la somme de vingt-un mille francs environ; ses dépenses ont été de près de quatorze mille francs. L’avenir réel de la Société est donc d’environ sept mille francs. Dans moins de six ans elle a accordé à ceux de ses membres qui ont été malades quatorze mille francs de secours. Il est à remarquer que cette somme aurait été bien plus élevée si les médecins et les pharmaciens n’étaient payés par abonnement. Il est arrivé, et plus d’une fois, que tel sociétaire, qui avait à peine versé dix-huit francs pour sa cotisa tion annuelle, a fait une maladie qui a coûté plus de cinquante francs à la Société. X oilà pour le côté matériel. Voici pour le côté moral. Combien d’honnêtes travailleurs atteints par une longue et douloureuse maladie se verraient enlever leurs petites épargnes, laborieusement amassées sou par sou, et auraient engagé même le fruit du travail à venir s’ils n avaient pas été membres d’une Société de secours mutuels ! Qu’on se ligure la somme relativement énorme que coûtera à un ouvrier de la campagne, à un simplecullivateur, sans autres ressources que le modeste fruit de son travail, une maladie de cinq ou six mois s’il n’est membre d’aucune Société. — Non-seulement il sera privé de l’indemnité de un franc par journée de mala die, mais il aura ù pourvoir aux honoraires du méde cin, aux frais de médicaments, etc., etc., et, s’il est éloigné du chef-lieu de la commune, ou seulement s’il habite dans un petit hameau, si la gravité de la mala die exige qu’on le veille long-temps, les voisins, les travailleurs comme lui, qui, occupés toute la longue journée aux rudes travaux des champs, ont besoin du repos de la nuit pour réparer leurs forces, se lasseront...

À propos

Fondé en 1836, L'Espérance était un hebdomadaire de divertissement et d'information régionale publié à Blaye. Sous la Troisième République, il accentua largement ses penchants catholiques et antisémites, critiquant férocement la séparation de l'Église et de l'État, et maugréant son dépit vis-à-vis de tous les socialismes.

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Données de classification
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