Extrait du journal

assassin ordinaire. Il n'a que dix-huit ans. Assassin avant d’être électeur ! Pourquoi ? C’est que la conscience de ce jeune homme était profondément troublée par l’exécution des décrets. Il rougissait de s’associer, par sa présence sur le territoire français, à la violation du domicile des bons moines chantés par Boocace et par La Fontaine. Foulloy, messieurs, avait pour les jésuites un profond respect ; il aimait les oblats, chérissait les capucins et admirait les carmes. En présence de la série d’attentats commis récemment contre les serviteurs du ciel, il résolut de quitter la France. Où aller ? il n’hésita pas un seul instant. C’est l’Allemagne que la colère divine avait choisie pour punir la France de ses péchés, c’est en Allemagne qu’il devait se rendre. Sa décision était prise, mais il lui manquait les moyens d’exécution. Pour se rendre en Allemagne, il lui fallait de l’argent. Le jésuite Jacques Platelias a dit, dans son Cours de théologie : « Il est permis de tuer pour se conserver les biens de la fortune ; -> et Antoine Escobar, dont l’autorité ne peut être contestée dans cette enceinte, Escobar déclare « qu’il est permis de mettre à mort ceux nui nous nuisent ■>. Joubert nuisait à Foulloy ; cet odieux patron retenait à Paris ce jeune homme qui voulait donner sa démission de Français, parce que, pour lui, Français et persécuteur sont synonymes. En frappant Joubert, Foulloy ne voyait que la frontière....