Extrait du journal

C'est en 188Q que, pour la première fois en France, ̃ les républicains décidèrent de fêter le 14 juillet. A ce moment-là, les: nobles, les chefs de la grande -bourgeoisie, les hauts" dignitaires de l'Eglise refusèrent de mettre les drapeaux tricolores à leurs fenêtres et de chanter la K Marseillaise ». Le 14 juillet appartenait à « la canaille »! Quand les gouvernements républicains ordonnèrent-de pavoiser tous les monuments publics, les curés refusèrent de hisser le drapeau tricolore sur les églises. Lés choses ont bien changé depuis Le 14. juillet était devenu avant la guerre une fête officielle, et froide, accaparée par les ennemis du neuple. Mais cette année, le peuple victorieux du 3 mai entend reprendre ses traditions il veut, avec raison, revendiquer pour lui le droit de célébrer une grande défaite des j bourreaux de ses aïeux 11 veut renouer la chaîne des révolutions du passé qui sont son bien propre, son bien de classe. .Le 3 mai 1789, les représentants élus pour la première fois par la nation en notre pays furent présentés au roi, qui se croyait encore le substitut de Dieu sur ta terré. Entre le roi de droit divin et. tes délégués choisis par le peuple pour limiter les pouvoirs royaux, le heurt se produisit vite. Six semaines après l'élection des Etats, généraux, le roi fit dire aux députés. qu'il ne reconnaissait nullement le pouvoir du peuple qu'ils prétendaient défendre. Il leur donna ordre de se disperser. Les députés refusèrent. Le roi répondit en massant des troupes à Versailles et à Paris, en chassant le ministre Necker, qui était libéral. La réplique du peuple de Paris fut terrible. -Il s'arma; il alla dévaliser les armureries d'alors et s'empara de 30.000 piques aux Invalides. Il débaucha l'armée, oui passa de son côté. Il descendit armé dans la rue et se-cdirigea le 1 4 vers le symbole le plus odieux de l'oppression sociale, sur ia Bastille où avaient été enfermés les ennemis du vieux régime pourri....