Extrait du journal

Mesdames, Citoyens, Chers Camarades, Voici la cinquième fois que nous célébrons le 14 juillet républicain. Toujours nous l'avons fait ; toujours nous avons eu raison de le faire. Mais cette célébration m’apparait, aujourd’hui, plus justifiée encore que les années précédentes. Car il ne s’agit pas seulement d’affirmer notre fidélité au serment du 14 juillet 1935, sans même nous demander si d'autres ont tenu, comme nous, parole. Il ne s’agit pas seulement de proclamer à nouveau notre devise : le pain, à l’heure où la vie chère compromet tant de budgets familiaux et collectifs; la liberté, à l’heure où les ennemis de tout, ce qui est libre relèvent la tête et concluent d’étranges pactes ; la paix, alors où tant de signes précurseurs de l'orage 3'amoncellent sur l’ancien continent convulsé. Il s’agit aussi, il s’agit surtout d’appuyer notre action sur la grande leçon du passé, lointain et vivant tout à la fois : lointain, puisqu'un siècle et demi s’est écoulé depuis ce que nous commémorons ; vivant, puisque jamais n’ont été plus actuels, en dépit de l’âge, les événements que je veux évoquer devant vous....