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La Caricature , 12 septembre 1841

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La Caricature
12 septembre 1841


Extrait du journal

finît. (entrant.) Messieurs, grande nouvelle, unique et sans égale, Doucin vient de plaider devant la cour royale : Et vous n’étiez pas là ! Que vous avez perdu ! Non, jamais, de mes jours, je n’ai rien entendu De plus plaisant: c’était à tomber, ma parole. De rire ou de sommeil : j’ai pris la chose au drôle ; Et tandis que la cour dans ses fauteuils moelleux , Pour sommeiller en paix s’arrangeait de son mieux, Moi, debout sur mes pieds, de peur de léthargie, j’ai voulu jusqu’au bout ouïr sa plaidoirie. Quel chaos ! quel amas de mots vides de sens ! Quel monstrueux pathos! quels tristes arguments ! Vous connaissez Doucin et sa lourdeur extrême,le pauvre homme aujourd’hui s’est surpassé lui-même : Il était vraiment beau de sottise et d’aplomb! En vain, pour réchauffer son long discours de plomb, De coups de poing bruyant il assommait la barre , Et modulait sa voix en un fausset bizarre. Tout dormait : seul j’ai su résister vaillamment... Il a tout endormi... tout... jusqu’à son client !...
La Caricature (1830-1843)

À propos

La Caricature, morale, politique et littéraire, est un hebdomadaire satirique illustré. Fondée par Charles Philipon en 1830, cette feuille fut créée dans le contexte agité de la Révolution de Juillet et s’imposa dès sa création comme une force d’opposition au pouvoir de Louis-Philippe Ier. Un de ses plus grands succès est d’ailleurs « Les Poires », célèbre dessin paru le 24 novembre 1831 et figurant le roi se métamorphosant en poire.

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Données de classification
  • doucin
  • finot
  • lenoir
  • dubreuil
  • paris
  • europe
  • poissy