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La Caricature , 24 février 1839

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La Caricature
24 février 1839


Extrait du journal

Aussi voyez la figure de notre charcutier. C’est moins de la colère que de l’étonnement que vous pouvez y lire. Et pourquoi serait-il donc courroucé, s’il vous plaît? parce qu’on soupçonne sa marchandise d’être mauvaise. Et parbleu, il est bien le premier à le savoir, lui qui la confectionne. Mais il s’étonne, et à bon droit, qu’on lui en fasse un reproche. Son grandpère, qui était charcutier, ne débitait que de la drogue ; son père, qui était charcutier, ne débitait pas autre chose que son grand-père, enfui, le digne rejeton, tient exactement la même marchandise que ses ancêtres : c’est là un fait à la connaissance du quartier, et il n’est personne, dans la rue, qui ne s'en soit plus ou moins aperçu par soi-même. D’où vient donc que, pour la première fois de sa vie, m’me Baluchon, la portière d’en face, se rebiffe contre son jambon quotidien ? D’où viennent ces soupçons injurieux à l’endroit de la conscience du débitant ?...
La Caricature (1830-1843)

À propos

La Caricature, morale, politique et littéraire, est un hebdomadaire satirique illustré. Fondée par Charles Philipon en 1830, cette feuille fut créée dans le contexte agité de la Révolution de Juillet et s’imposa dès sa création comme une force d’opposition au pouvoir de Louis-Philippe Ier. Un de ses plus grands succès est d’ailleurs « Les Poires », célèbre dessin paru le 24 novembre 1831 et figurant le roi se métamorphosant en poire.

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Données de classification
  • paris
  • grèce