Extrait du journal
S'il est un homme dont on puisse envier le bonheur, c'est assurément celui qui. dans l’à de la retraite, peut ouvrir le livre de sa vie passée sans trouver un feuillet qu'il en voulût arracher. Et quand le même homme, à cette douce récompense d'une carrière bien parcourue joint l’avantage d'appartenir aux premiers rangs de la société, d’avoir occupé des emplois considérables, d'avoir été conestampent recherché dans le meilleur monde, pour l’agrément de son esprit, la droiture de. son jugement et la sûreté de son commerce, on doit vivement désirer qu’il ait gardé de tout ce qu’il a vu et de tout ce qu’il a connu, une impression dont il sciait intéressant d'avoir la confidence. Or. personne n'a peut-être autant approché de cet idéal d'une vie heureuse, que l’auteur du petit volume de Pensées. dont je veux dire ici quelques mots. Le marquis de La Grange, en effet, a vécu dans la familiarité de tout ce que les deux premiers tiers de notre dix-neuvième siècle ont produit de considérable dans les rangs de la société, dans les cours, dans les assemblées politiques et littéraires. Témoin attentif de toutes les oscillations de l’opinion publique, il s’est ordinairement roidi contre elles, pour ne pas être entraîné dans les excès, je dirais volontiers les folies, conséquences naturelles de l’instabilité des principes et de la mobilité des aspirations. 11 avait commencé par figurer dans les cadres de l’état-major de la garde royale ; puis il fut secrétaire d'ambassade en Espagne, chargé d’affaires a Vienne, à la Haye. La révolution de 1830 lui donnant quelques années de retraite, il a consacré ses loisirs à des travaux agricoles, a des études d’érudition et d'archéologie qui devaient, plus tard, lui ouvrir les portes de l’institut. Enfin, le choix des électeurs de la Gironde le rendit a la politique, et, à partir de ce moment jusqu’à la chute du dernier empire, il fut membre de nos Assemblées parlementaires, où, sans rechercher une vainc et souvent coupable popularité, il a oui d’unegrandc autorité et n’a jamais donné le droit de mettre en doute l’indépendance de son caractère....
À propos
La Chronique illustrée est une revue hebdomadaire illustrée ayant paru de façon hebdomadaire entre 1868 et 1876. Elle prend la suite de l’hebdomadaire illustré du Petit Figaro. On y trouve principalement des articles portant sur l’actualité culturelle.
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