Extrait du journal

Londres, 1er janvier 1874. Si l’on ne devait juger tout ce qui s’est produit ici dans le domaine des arts, en l’an de grâce 1873, que par ce qui a été soumis au public, il y aurait lieu d’être vraiment découragé. L’exposition de l’Académie royale a été, en effet, fort au-dessous de la moyenne ; mais il est vrai de dire que l’admission dans ses salons n’est plus recherchée et n’a plus guère d’importance qu’au point de vue mercantile. Les petites expositions d’été et d’automne, organisées par des groupes d’artistes, ont été en revanche intéressantes. On y a trouvé du moins quelques traces d’efforts intelligents et indépendants. Le gouvernement continue son système de parcimonie déplorable en tout ce qui concerne les monuments publics et les établissements nationaux ; Saint-Paul et Westmunster ont été restaurés par l’initiative particulière ; la Galerie nationale ne s’est enrichie que d’une seule œuvre de Mantègna ; ce n’est qu’à grand’peine que les trustées du BritishMuseum ont obtenu de M. Lowe le crédit nécessaire pour acquérir l’admirable collection d’antiquités de M. Castellani ; le Metropoliçai Board ofWorks ne songe qu’à simplifier les plans et projets des Lair Courts et arrivera sans doute à nous donner un monument ressemblant à quelque gare de chemin de fer ; au Kensington, on continue à construire, et, dans cet établissement national, destiné surtout aux classes inférieures, ignorantes des choses d’art, là où un classement rigoureux et méthodique serait absolument nécessaire, les collections continuent à être dans le plus effroyable désordre. — On dit qu’il y aura du nouveau cette année en ce qui touche le British-Museum, la Galerie nationale, le South Kensington Muséum et autres dépôts publics, les uns dépendant du département of Science et Art, les autres gouvernés par des corps de trustées ou curateurs élus. Il y a naturellament des partisans des deux systèmes qui ne songent qu’à sacrifier l’un aux dépens de l’autre ; il faut espérer que le Parlement n e-...