Extrait du journal

Voici le texte d’une lettre adressée par M. Casimir Perler à des amis qu’il a paraît-il conservés... au cercle philan thropique républicain de l’Aube. Mon cher président, J’aurais été heureux de me trouver au près de vous, au milieu de compatriotes dont je veux rester l’ami. Mais il m’eût été difficile de me taire, puisque j’ai bien des choses à dire, et il m’eut été difficile de parler sans soulever une polémique; et il iné semble que j’ai depuis quelques mois fourni assez de sujets d’attaque à la presse pour pouvoir la faire attendre un peu. Entre les inconvénients que, dans mon intérêt personnel, présenté mon silence, et les inconvénients que pourraient avoir four la chose publique des explications à heure présente, je n’hésite pas. Ce n’est pas après vingt a ïs de ma vie consacres à la République et a la démo cratie que je ferai passer une préoccupa tion égoïste avant mon dévouement à mes idées et au pays. .le sais à qui s'adressent ces lignes et je suis sûr d’être compris plus que jamais. Après bien des tristesses et des déceptions, je m’attache à ceux qui ont l’amitie fidèle et désintéressée. C’est vous dire, mon cher président, à vous, à tous ceux qui vous entourent, que je suis plus que jamais de cœur avec les membres du cercle. Je vous serre affectueusement la main. Le pauvre homme ! S’il accepte la moindre invitation, il est exposé à par lerai s’il parle la chose publique en souf frirait cruellement. S il ne parle pas, sou intérêt personnel en souffre. La si tuation est inextricable. M. Perier, avouons-le, a pris un parti...