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La Cocarde, 8 octobre 1892

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La Cocarde
8 octobre 1892


Extrait du journal

point besoin de dire quelle sera documentée — sur le. mouvement de foi qui entraîne à la grotte de Bernadette des milliers de malades. M. Zola se réserve de faire voir comment la science étant définitivement impuissante à satisfaire tous les desiderata de l’esprit humain, tanj d’âmes se sont réfugiées dans la religion. ; Cette étude du- mysticisme, qu’il avait si magistralement abordée dans le Rêve, le fécond romancier la reprendra en détail, la suivant, non plus dans l’esprit d’une fillette, mais dans la société moderne elle-même. 11 montrera que ce mysticisme naît directe ment du besoin impérieux d’espoir et d’audelà, qui tournent notre nature humaine. Dans Rome, le maître traitera de l’état du catholicisme dans la société d’aujourd’hui. Les récentes tentatives d’ingérence de la pa pauté dans les litiges politiques, et les dîscus' sions qu’elles ont soulevé, devaient inciter un i observateur comme M. Zola à rechercher ce qu’était devenu le catholicisme et surtout le papisme. Enfin Paris viendra couronner l’œuvre. Dans ce dernier volume (sera-ce le dernier?) le romancier examinera le brûlant problème dn socialisme. Après l’au-delà mystique des pèlerins de Lourdes, après l’au-delà dogmati que des fidèles du Vatican, viendra l’au-delà humain des déshérités de la glèbe. Le socialisme a aussi ses croyants et ses mystiques, voire même ses illuminés. La cité idéale est proche voisine du Paradis. 11 y a donc dans cette œuvre triple une idée unique : l’étude de ce besoin de perfection et de bonheur qui dort au fond de tout esprit, qu’il simple ou complexe, ignorant ou culi tivé. Il n’était même point besoin, pour lier entre eux les trois volumes, d’y faire vivre les mê mes personnages. L’idée générale est une, et cette œuvre triple mérite bien son titre de trilogie. Nous savons maintenant quel en sera le fond. Nous n’avons plus qu’à l’attendre pour jouir de la forme hautement littéraire que le maître lui saura donner. Ch. L....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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