PRÉCÉDENT

La Cocarde, 10 avril 1889

SUIVANT

URL invalide

La Cocarde
10 avril 1889


Extrait du journal

On peut dire qu’ils se régalent. Quel festin, messeigneurs, quelle orgie, quelle ripaille î Il faut vraiment que « la Boulange » soit de taille pour satisfaire à tous ces appétits. Ils sont des centaines et des milliers de carnassiers qui ne se nourrissent que de cela depuis huit jours. Du général le matin, et du général le soir. Et du général encore à souper. C’est le menu du jour et du lendemain et de tous les lendemains successifs. On en consomme tant qu’il devrait ne plus rien rester aux bêtes à se met tre dans la gueule. Mais quand il n’y en a plus, il y en a encore. La bombance recommence toujours. C’est une fameuse pièce, allez, que le boulangisme. Nous nous rendons compte pour la première fois bien exactement de ce que c’était et de ce que c’est. Vous doutiez, vous, que le Parti national fût si puissant, qu’il eût de si profondes racines dans le pays, et que le général y tint une si grande place ? Assurément, personne sur tous ces sujets n’était fixé. Nous avions bien vu le général ac clamé par toute la France. Nous l’avions vu candidat invinci ble, quand il donnait de sa personne, partout traînant derrière lui des foules enthousiasmées de haine contre le gouvernement parlementaire et d’es poir en la République nouvelle qu’il personnifiait. Malgré tous ces témoignages, les ennemis pouvaient éhcore nous répon dre que tout cela n’était que superfi ciel, qu’il y avait plus de curiosité que de vraie sympathie dans l’attraction exercée par le général Boulanger, que sa popularité n’était pas solide, qu’elle était le composé artificiel d’une cam pagne habilement conduite. Nous savions bien qu’ils se trom paient ou altéraient la vérité, ceux qui parlaient ainsi. Mais le moyen de les confondre ? Nous ne l’avions pas. Nous l’avons. C’est l’exil volontaire qui nous l’a apporté....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

En savoir plus
Données de classification
  • boulanger
  • chevreul
  • laguerre
  • rouvier
  • ribot
  • gener il
  • virot
  • millerand
  • champetier
  • franco
  • paris
  • bruxelles
  • france
  • autriche
  • panama
  • orléans
  • londres
  • congo
  • belgique
  • espagne
  • sénat
  • la république
  • crédit foncier
  • l.b
  • crédit foncier de france
  • banque transatlantique
  • crédit lyonnais
  • banque de france
  • suez
  • jardin des plantes