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La Cocarde, 11 mars 1895

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La Cocarde
11 mars 1895


Extrait du journal

M. Le Menuet, secrétaire de la Ligue pa triotique, a reçu la dépêche suivante de Paul Déroulède : « Il n’y a pas de relations si cordiales qu’elles puissent être, pas d’amitié si sincère qu’elle soit, qui m’empêcheront jamais de réprouver tout ce qui morale ment ou matériellement selon moi, est de nature à diminuer la France. Qu’aurions-nous dit si le roi de Danemark avait envoyé un général et son étatmajor inspecter les troupes prussiennes ou inaugurer une caserne à Strasbourg? Ce n’est pas, je suppose, parce que le Danemarck est petit et parce que la conquête de son Schleswig-Holstein a précédé l’annexion de notre AlsaceLorraine, que l’acte doit paraître moins coupable et l’outrage moins sanglant. Je connais ce valeureux peuple danois, je l’ai vu en 1886 tout frémissant encore de sa mutilation et de sa défaite, j’ai chanté sur ses théâtres les hymnes au Schleswig-Holstein dédiées à la reine de Danemark, j’ai souscrit à sa sous cription nationale pour les fortifications du pays, j’ai senti battre le cœur de sa jeunesse dans une grande réunion d’étu diants patriotes et c’est pourquoi je dis et je répète que c'est avant tout une vilenie que l’on fait commettre à notre chère nation si fraternelle, si généreuse, si tutélaire aux faibles et aux opprimés que de l’envoyer là-bas, elle, la France, insulter à la misère d’autrui. C’est plus que des égards que les vaincus de 1870 devaient aux vaincus de 1864, c’était de la compassion et du respect. Malheureusement pour nous, malheu reusement pour lui aussi, le gouverne ment de la République parlementaire ne l’a pas compris et voilà que sur son ordre, une flotte française arborant le drapeau impérial allemand va servir d’escorte à sa Majesté Guillaume II inaugurant triomphalement un canal prussien creusé en terre danoise! Quelle faute que cette apostasie. Paul Déroulède....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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