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La Cocarde, 13 octobre 1889

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La Cocarde
13 octobre 1889


Extrait du journal

La visite du tsar à Berlin s’accomplit au moment où les perspectives de paix sont rien que moins certaines, malgré les affir mations de M. de Bismarck et de sa presse dévouée. Cependant, s’il ne faut pas s’attendre à ce que l’entrevue des deux empereurs suffise pour résoudre les diverses et graves ques tions qui sont à l’ordre du jour et qui me nacent la paix depuis des années, on ne saurait se flatter que cette entrevue ser vira à confirmer le caractère de la période dans laquelle on paraît être entré. Personne n’ignore que dans une grande partie de la société russe, les sympathies pour tout oe qui est allemand ne sont pas très vives. C’est là une des formes qu’a re vêtues en Russie le réveil du sentiment na tional. Berlin, 11 octobre, 11 h. 30. — Le tsar est arrivé à la gare à neuf heures et demie du matin. Sur le parcours de la gare à l’ambassade russe, la circulation était in terdite; la garnison formait la haie. La Gazelle de la Croix dit que l’ambassa deur de Russie a annoncé officiellement que le tsarévitch assisterait aux fêtes nup tiales à Athènes. Sur ordre spécial de la reine Victoria, les amiraux anglais sont arrivés de Kiel ce matin pour présenter leurs hommages à l’empereur Guillaume. Berlin, 11 octobre, 11 h. 30. — Le tsar a été reçu à la gare par l’empereur Guillaume, les princes de la famille impériale présents à Berlin, le chancelier de l’empire, les gé néraux, le comte Herbert de Bismarck et les dignitaires de la cour. Le tsar portait l’uniforme du régiment de l’empereur Alexandre. Il a salué l’empe reur Guillaume et l’a embrassé à plusieurs reprises; il a serré la main aux princes et au chancelier de l’empire. Les deux souverains ont passé devant la garde d’honneur, dont la musique jouait l’hymne national russe, et Vont fait défiler devant eux. Us sont ensuite montés dans une voiture découverte et attelée de quatre chevaux, qui les a conduits au trot à l’am bassade de Russie. La voiture était escortée par des détachements de cuirassiers et de uhlans. Au moment où la voiture impériale a passé sous la porte de Brandebourg, on a tiré cent une salves d’artillerie. Dans l’avenue des Tilleuls et dans les principales rues, on voyait des drapeaux à tous les édifices publies et à un grand nom bre de maisons particulières. A dix heures, les souverains sont arrivés à l’ambassade russe, où les troupes ont défilé devant le tsar. L’empereur Guillaume portait l’uniforme du régiment d’infanterie de Wyborg avec le cordon de l’ordre de Saint-André....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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