Extrait du journal
LES TEXTES PARLENT Le jugement de la haute cour est jugé. En Europe comme en France, tous les journaux qui ont quelque bonne foi, tous ceux que l’intérêt le plus bas n’inspire pas ou que la haine n’aveugle pas savent à quoi s’en tenir sur la monstrueuse! iniquité d’une sentence qui frappe de la déportation à perpétuité dans une enceinte fortifiée trois hommes coupables d’avoir voulu réformer et consolider la République en l’arrachant aux opportunistes qui la ruinent et qui la déshonorent.1 Vainement on a essayé de salir les condamnés de la haute cour. Pendant quatre; jours, Q. de Beaurepaire, le procureur infâme, a pu, sans contradicteur, se faire! l’écho de toutes les dénonciations, amplifier les potins des plus vils mouchards, ! développer les plus immondes calomnies, à la grande joie d’un Sénat sadique, ima-j giner les fables les plus odieuses ; de ce réquisitoire, il n’est rien resté ! Les démentis les plus probants ont bouleversé l’accusation et cela à tel ! point que le Sénat lui-même n’a pu retenir, lorsqu’il s’est agi de juger aucune de: ces abominables diffamations qui visaient non seulement le général Boulanger, mais; an grand nombre de personnes absolument étrangères à la cause. Des affaires Buret,{ selles des épaulettes ou du café en tablettes, il n’a pas été et il ne pouvait plus Être question. Personne, en effet, n’ignorait, au Luxembourg, que, si on avait voulu les exa miner de près, les seuls coupables, les vrais amis de Buret, députés, ministres ou directeurs de journaux auraient été connus. Il a donc fallu faire le silence et laisser de côté des accusations que le Sénat lui-même n’osait pas discuter. Quant à les porter devant un conseil de guerre, nos gouvernants n’y ont pas pensé une seconde ; ils savaient bien que seuls ils en sortiraient flétris. Le jugement ae porte donc que sur le complot, l’attentat et les détournements de fonds secrets. Nous le reproduisons in extenso, avec en regard les réponses concluantes déci-! sives du général Boulanger et celles de témoins irrécusables. Pour toutes preuves du complot, les sénateurs invoquent les manifestations du! B juillet à la gare de Lyon et celle du U juillet 1887 à Longchamps. Si jamais il y; eut démonstrations moins préparées et plus entraînantes, les Parisiens le savent mieux que personne... Quant au prétendu séjour du général à Paris le là juillet: 1887, on lira non seulement ses déclarations, mais celles d’un loyal officier qui ne s’occupe pas de politique et qui ne connaît que la vérité, le colonel Çhevroton. Des documents, il résulte qu’Henri Rochefort a été condamné à la déportation I dans une enceinte fortifiée pour avoir annoncé le S juillet au matin le départ de Pa ris du général Boulanger. Nous n’exagérons rien. Les textes et les faits parlent ! En ce qui concerne les détournements, c’est avec une patriotique indignation que répond le général Boulanger, c’est aussi avec des chiffres qu’on ne saurait trop placer sous les yeux des électeurs que les mensonges de nos adversaires ont indigne-»® ment trompés. En résumé, le réquisitoire de Q. de Beaurepaire est tombé sous le mépris pu- * blic; nous ne voulons donc examiner ici que les seules faits, les seules allégations sur lesquels est basé le jugement de la haute cour. On peut être certain, en effet, que ses membres n’ont rien négligé de ce qui pouvait être exploité contre le général Boulanger, et voilà, d’après les termes I mêmes de ce jugements tout ce qu’ils ont à invoquer et dans quelles conditions! une juridiction d’exception a frappé de la peine la plus sévère le général Boulan-j ger, Dillon et Henri Rochefort ! a. GALLI. HQ.% COMPÉTENCE...
À propos
Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.
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