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La Cocarde, 22 novembre 1891

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La Cocarde
22 novembre 1891


Extrait du journal

La commission sénatoriale, chargée de l’examen du projet de loi sur les caisses de retraite des ouvriers mineurs, s’est réunie hier. On sait, dit le Temps, comment la ques tion se présente. Lorsque la commission fut saisie du pro jet de loi, elle se montra peu disposée à l’accepter, estimant qu'il n’y avait pas lieu de légiférer sur une catégorie spéciale d’ou vriers. On sait qu’une décision analogue était intervenue pour les agents commis sionnés des chemins de fer. Sur ces entrefaites, M. Constans présente à la Chambre un projet de loi intéressant toutes les catégories d’ouvriers. La commission jugea que ce projet de loi répondait à ses fcvœux et estima qu’il va lait mieux attendre que la Chambre se fût prononcée. La dernière grève étant survenue,M.Yves Guyot pensa qu’il y avait lieu de se préoc cuper de cet état de choses et d’arriver à une solation rapide pour les ouvriers mi neurs Entrant dans les vues de la commission sénatoriale, le ministre a demandé de mo difier la loi qui revient de la Chambre, en y insérant les dispositions de principes conte nues dans le projet de M. Constans. Le principal élément de ces dispositions consiste dans l’intervention de l’Etat pour la constitution du capital nécessaire au ser vice des retraites. Le ministre des travaux publics estime que, pour tous les mineurs de France, cette intervention donnerait lieu à une dépense d'environ 4 millions lj2. La commission s’est montrée favorable à l’adoption du projet ainsi modifié. Quelques membres ont fait des réserves sur la nécessité de séparer absolument tout ce qui concerne les caisses de retraite de ce qui concerne les caisses de secours et de maladie. L’ensemble des dispositions à adopter pour les ouvriers mineurs formerait, en quelque sorte, la préface d'un projet de loi qui s’é tendrait ultérieurement à l’ensemble des ouvriers de France. Mais le titre qui serait tout à fait spécial aux mineurs, aurait pour objet les mesures de liquidation des caisses actuelles de se cours et de retraite, et la séparation très nette de cette caisse double en deux caisses distinctes. LE SÉNAT Le tarif douanier La discussion générale sur le tarif des douanes a repris hier au Sénat. Toute la séance, do deux heures à cinq et demie, a été remplie par deux discours, l'un de M. Jules Simon, libre échangiste mieécuîaire, comme il s est plu à le rappeler, et l’autre d’un no u veau venu au Sénat, M. Cou teau, de la Vienne, qui a exposé avec un vif succès un programme de protection transi geante....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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