Extrait du journal

La guillotine à Morlaix Exécution de Coin bot Morlaix, 28 avril. — Combot a été exécuté ce matin à cinq heures. La guillotine avait été dressée à quelques mètres en face de la porte du cimetière. Cinq Brigades de gendarmerie, le bataillon du 118-, les agents de police, sous la direction du commissaire de la ville,maintenaient la foule devenue très éompacte depuis 2 heures. Le condamné a été reveillé à 4 h. 10. Il s’écria : « Je demande pardon à Dieu et aux hommes de ce que j’ai fait. » Quand il fut habillé, il protesta de ce qu’on ait attendu 85 jours pour l’exécuter. On le laissa seul avec l’aumônier et il ac cepta l’offre d’entendre la messe à laquelle il assista en priant dans la chapelle de la pri son. La messe terminée, il fut conduit dans le cabinet du gardien-chef où a eu lieu la toi lette. 11 se plaignit qu’on le serrait trop. « Vous me faites mal », dit-il. Puis quand on lui coupa les cheveux, il s’écria : « Ce n’est pas la peine de me cdujvjr les cheveux, puis qu’on va me couper la tête. » A cinq heures moins le quart, il monta dans un fourgon attelé de trois chevaux. Il fallut un quart d’heure pour atteindre la guil lotine. Une minute après l’arrivée du fourgon, le couteau tomba. Il faisait déjà grand jour. Le panier a été immédiatement transporté au cimetière où le corps a été inhumé sans être livré aux médecins. Quelques instants après, l’aumônier est venu bénir la fosse. Pendant la mise en bière, plusieurs per sonnes présentes ont remarqué que les lèvres et les artères du cou remuaient encore ; les mains, trop serrées au poignet, étaient deve nues noires....