Extrait du journal

Le coup de force réactionnaire du 9 juin 1923 trouva les choses dans la situation suivante: Les milieux dirigeants de la paysannerie, très circonscrits, groupés autour du gouvernement Stambouliski soutenaient une guerre acharnée contre le prolétariat des villes conduit par le Parti Communiste. Le Comité Central du P.C. bulgare, assez influencé par la haine que Stambouliski avait semée en poursuivant les communistes, ne comprit pas la nécessité d’agir de concert avec les paysans contre la réaction et ne sut pas effectuer rapidement le regroupement des forces qui s’imposait. Stambouliski, lui-même, était ainsi que ses amis les plus proches, complètement aveuglé. Quelques jours avant le coup de force, des officiers qui lui restaient fidèles l’avaient averti du danger. Stambouliski avait écouté leur avertissement avec insouciance, puis leur avait répondu, sur un ton de*satisfaction, que sa majorité parlementaire — 242 députés — lui permettait de ne pas craindre un pronunciamento. Les masses paysannes qui avaient longtemps suivi Stambouliski, se souvenant des services rendus par lui a leur cause étaient au 9 juin à un carrefour: exilés commençaient à perdre confiance, en les dirigeants de leur parti groupés autour de Stambouliski; elles n’avaient pas encore une confiance suffisante en le Parti Communiste, lequel de son côté n'avait pas su faire ce qui s’imposait pour acquérir la confiance des ruraux....