Extrait du journal

Lorsqu’on lit le discours où toute l’histoire de l’humanité est expliquée par les « machinations juives », où l’Eglise catholique est présentée comme un instrument des mêmes juifs, où le Manifeste communiste de Karl Marx est commenté d’après le Talmud, lorsqu’on écoute les discours qui sont uniformément inspirés par le « pille et tue », lorsqu’on songe que ces discours sont aujourd’hui applaudis par ceux qui comptaient hier encore dans la société des hommes cultivés, on est prêt à prendre les ouvrages d’histoire consacrés au moyen âge et à y lire les chapitres sur la folie collective, au caractère épidémique, engendrée par l’idée d’une « fin du monde prochaine ». L’historien contemporain qui lit aujourd'hui la façon dont, devant les foules rassemblées, des femmes baptisées sorcières étaient brûlées sur le bûcher, ne se contentera pas des mots de « folie » ou de « barbarie »., Il se demandera d’où provenaient les idées sur 1 incarnation du démon dans l’homme. Il se demandera quels ébranlements sociaux étaient nécessaires pour que ces, idées aboutissent à cette folie collective et à ces bestialités monstrueuses. Le politique moderne observant ce qui se passe à Nuremberg, au cœur de l’Europe dite civilisée, dans le pays qui marchait naguère encore à la tête de la culture humaine, ce politique ne pourra pas davantage se contenter des mots de « folie » ou de « barbarie médiévale » et devra se demander pourquoi l’Allemagne contemporaine est devenue le collecteur où affluent les Ilots bouillonnants des eaux troubles venues de tous les cloaques de l’humanité.....