Extrait du journal

Comme le coup de vent d’un express projette de part et d autre les feuilles mortes tombées sur le rail, un char de courses lie au galop de ses cin ; chevaux, écartant sur son passage les fiacres apeurés. Le t mon d’un tramway le heurte elle renverse. La « Pauline » perd son qui ibure, chancelle, s’abat lourdement et dans une mêlée impudique de jupons immaculés et de pantalons garance, voyageuses et voyageurs se matelassent sur la chaussée. Les chevaux cabrés piaffent dans cette animalité beuglant, brisent des membres, ouvrent des crânes, meurtrissent des seins. Les cavales enfin maîtrisées, on empile les plus navrés dans le> pharmacies du voisinage. Seuls demeurent les moins é dopés auxquels le conducteur vient, nonobstant leurs griefs, demander son pourboire. L un d eux se récrie en montrant deux dents qui. de sa bouche, viennent de choir dans sa main. — « Sans doute, répond le conducteur, vous avez perdu deux dents, mais, ne pouvant aller aux courses, vous gagnez vingtcinq louis. » Ce conducteur devrait aller prêcher la philosophie aux nations....