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La Cravache parisienne, 17 mars 1883

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La Cravache parisienne
17 mars 1883


Extrait du journal

A notre époque ondoyante et diverse, chaque saison i son mot à la mode qu on retrouve sur tontes les lèvres et sous toutes les plumes. Le mot du moment est névrose: il répond à tout et on l’applique à tous les cas. Névrose par ci. névrose par là. vous n’entendez pas autre chose. C’est le < tarte à la crème • de la société actuelle. Un troupeau de vagabonds, d’imbéciles et d’habitués de prison tait tapage dans les rues et réclame du « travail ou du pain » en brisant les vitres des maisons et en pillant les boutiques des boulangers : névrose révolutionnaire. La citoyenne Loiret d’hrlincourt déchire de ses ourles roses le visage du citoyen Yves Guyot et lui fourrage sans pitié la barbe : névrose anarchiste. Le conseil municipal élabore un emprunt de 220 millions : névrose financière. Mme Gabrielle Elluini, désabéliée, vend hôtel, chevaux, voitures, diamants, meubles, objets d’art : névrose de propriétaire. Mme de T .. jette tout d’un coup à la porte de son cœur, de sa caisse et de son hôtel le conjoint aussi noble que décavé dont M. le maire 1 avait gratifiée : névrose conjugale. Les collégiens mettent à sac le lycée Louis-le-Grand et obligent lesagentsde M. Camescasse à venir prendre la place de leurs pifes : névrose universitaire. Ah! M. Maurice Kuilinat a prouvé qu’il connaissait toute .a puissance de 1 actualité en intitulant ses poésies : Névroses. Il n’était pas de titre qui re fût plus à l’ordre du jour....
La Cravache parisienne (1881-1898)

À propos

Données de classification
  • france
  • chartres
  • lycée louis-le-grand
  • la main à la pâte