Extrait du journal

Conférenee Romilly. — Fort remarquable était la réunion de lundi dernier, à l’Union Nationale. En dehors des causeries habituelles qui ont surtout pour but d’éclairer et d’instruire le corps électoral, le comité a de temps à autre la bonne fortune de pouvoir offrir à ses adhérents un orateur de marque. C’était le cas lundi et, de l’avis unanime, le comité a eu la main heureuse ; M. l’abbé Cartel est un savant et un vulgarisateur qui sait mettre à la portée de tout le monde les plus belles découvertes de la science; durant cinq quarts d’heure, il a tenu son nombreux auditoire littéralement suspendu à ses lèvres, tempérant à propos les passages nécessairement ardus de sa thèse par des comparaisons et des applications profitables à tous. De fort belles projections lumineuses parlaient aux yeux et complétaient l’enseignement de l’orateur. L’ensemble de la conférence était d’ailleurs parfaitement ordonné : historique de la question des microbes, soupçons qu’avaient les anciens de leur existence, premiers écrits d’un naturaliste danois du XVIIme siècle, merveilleuses découvertes et illustres travaux de Pasteur qui ont ouvert la voie aux savants du monde entier, puis différents genres de microbes, leur forme, leurs dimensions, leur vie, leur nutrition, leur reproduction, leur culture, milieux qui leur sont favorables ou défavorables leur action pathogène,leur action utile dans les fermentations et les putréfactions, microbes de la diphtérie, du charbon, du choléra, de la pneumonie, puissance nocive terrifiante des microbes, par exemple dans le tétanos, tel est le pâle squelette de cette savante dissertation que l’orateur clôt par un ingénieux rapprochement invitant ses auditeurs à imiter les microbes, qui savent, dans l’union d’êtres infiniment petits, trouver le secret d’une redoutable puissance. De chaleureux applaudissements saluent cette péroraison et M. l’abbé Cartel, reçoit les vives félicitations des principaux auditeurs....