Extrait du journal

Bazin, lui, est un chasseur, dont le regard et l’âme conquérante se sont trouvés par hasard d’un poète : le Lumineau, pour lui, est un vieil ami de battue, avec qui il a marché guêtre à guêtre à travers champs et trinqué au coin de la grand’table. Jean Nesmy a dû voir les choses autrement : vivre par là, dans la proche parenté des Mérigal ; la Françou fut au moins sa nourrice et l’a bercé dans son tablier ; il a couru tout petit et tout seul parmi les cluses : et c’est un petit gars qui se souvient à présent de ces temps lointains. Sa vision eu a gardé cet attendrissement, celte grâce, plus menue, moins forte ensemble et plus intime, plus variée et plus vive. Si bien que c’est une histoire de tout petits et de grand’mère qu’on voudrait voir se dérouler dans ce cadre charmant. Cet amour lui-même de Millette et de Firmin, très pur et très sympathique, y détonne un peu. On l’y sent surajouté. Ce Jean Nesmy, en réalité, doit s’être fiancé à l’héroïne de la Tache d'Encre plutôt qu’à Rouzille, et, joliment, en voyage de noces, il raconte à celle qu’il aime les émotions de ce pèlerinage aux « chers lieux d’aurefais » ; il promène en un mol l'émotion d’un autre amour à travers tous les souvenirs de sa petite enfance. De là, des « transpositions » qui se devinent, mais aussi l’inimitable gentillesse, et l’attrait puissant et la séduction parfaite....