Extrait du journal

— Comment, répondit Mme Michel, vous n§ savez pas qu’elles ont quitté Paris ? Celte nouvelle, brusquement jetée contre son cœur, anéantit le malheureux jeune homme, comme l’eût fait un coup de foudre. Il s’appuya sur la porte, luttant, par un effort héroïque, contre l’étourdissement qu’il res sentait. Une pâleur extrême avait décoloré son visage ; la concierge s’en aperçut facilement et le fit entrer dans la loge, où elle lui offrit U» siège en lui demandant ce qu’il avait. — Rien, répondit Guy, qui essaya de çe ressaisir, un éblouissement, un malaise, je ne sais, mais dans quelques minutes ce sera passé. C’est un peu de fatigue. 11 ne voulut rien accepter des réconfor tants dont la bonne femme lui faisait l’énu mération et déclara qu’il lui suffisait d’un instant de repos. Dominé bientôt- par un grand désir ae renseignements, il put se vaincre et reprendre la conversation. — Vous d»tes-que les dames Derval ont quitté Paris? J’étais depuis plus d’un mois à la campagne, je ne suis pas étonné qu’elles . ne m’en aient pas prévenu? Savez-vous où . plies sont allée* r — Je l’ignore, elles m’ont dit que si c’était • nécessaire elles me feraient connaître leur adresse, mais je n’ai reçu aucun avis. —Y a-t-il longtemps qu’elles sont parties? — Il y aura demain matin, juste huit...